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Devoir 1D – Articles de journaux
Le beau délire de Champagne et Lemire Alain de Repentigny La Presse, Arts et spectacles, p. 1, 25 septembre 2009 Le biologiste et cinéaste Jean Lemire et l’homme de théâtre Dominic Champagne préparent un spectacle musical unique sur le thème de l’environnement avec des collaborateurs prestigieux dont Daniel Bélanger. Conversation avec deux passionnés sur les vertus et les pièges de ce Paradis perdu qu’ils tiennent à bout de bras depuis trois ans. Le spectacle Paradis perdu, qui s’installera au Théâtre Maisonneuve à la fin janvier 2010, est le fruit de la rencontre fortuite du biologiste et cinéaste Jean Lemire et de l’homme de théâtre Dominic Champagne. Par une soirée pluvieuse de janvier 2007, les deux hommes, qui ne se connaissent pas, participent au gala Excellence La Presse/Radio-Canada où ils seront tous deux honorés. Lemire va saluer Champagne et lui parle d’une idée de spectacle sur l’environnement. Le projet prend forme au fil de rencontres subséquentes. L’été venu, Champagne s’isole pendant quelques mois et accouche d’un texte à partir de leurs idées et d’un scénario de film de Lemire. « J’ai eu une aventure de création extraordinaire avec les Beatles (le spectacle LOVE du Cirque du Soleil), avec des moyens énormes et un thème et une matière poétique exceptionnelles, raconte Champagne. Je me suis exilé à Las Vegas pendant plusieurs mois, sans ma famille, pour créer ce show-là. En parallèle, Jean vivait une autre sorte de voyage extrême, d’exil (sur le Sedna IV, dans l’Antarctique). J’étais mandaté par George Harrison et Guy Laliberté pour faire renaître l’esprit du Peace and Love, j’étais fier d’être l’apôtre de cette utopie, mais je vivais cette expérience à Las Vegas, qui est une catastrophe écologique. Chaque matin, je voyais le nuage orange dans lequel j’allais travailler. Je ne suis pas un écologiste, je ne suis pas un militant de l’environnement, mais je vivais difficilement ce paradoxe-là. » Rentré au Québec, Champagne a passé un été à planter des arbres, pour sortir « du factice, de la gloriole ». C’est à ce moment précis qu’il s’est rendu compte que le film L’homme qui plantait des arbres de Frédéric Back l’avait marqué plus qu’il ne le croyait. « Quand on s’est mis à rêver, Jean et moi, de ce que pourrait être le show, je lui ai dit que je voudrais qu’il ait le même effet sur le spectateur que ce film a eu sur moi. » Le soldat jardinier Paradis perdu met en scène un soldat errant, le dernier homme sur Terre, qui s’apprête à mourir. Une voix lui demande ce qu’il ferait s’il avait le pouvoir de tout faire renaître. Dès lors, le public entre littéralement dans le dernier rêve d’un homme sur Terre. « Les gens vont être heurtés, provoqués, ils vont vivre une fin du monde, dit Champagne. Quand ça renaît, il faut aussi que ça soit fort, sinon on a un problème. » « On est tous soldats et on est tous jardiniers, ajoute Lemire. On peut vouloir parler de la cause environnementale, mais comment l’amener? C’est un peu usé. Je suis un peu coupable parce que j’en ai parlé beaucoup, ça coule maintenant sur le dos des gens. » Lemire a donc beaucoup insisté sur la facture visuelle du spectacle. Les deux créateurs ont recruté le maître scénographe Michel Crête et sont tombés sur un petit génie de la vidéo, Olivier Goulet, qui leur offre des possibilités qu’ils ne soupçonnaient pas pour meubler leurs trois écrans. « Je ne veux pas prétendre que notre truc est super original, mais on va proposer quelque chose d’unique dans ce spectacle au carrefour de toutes sortes de genres (musique, théâtre, danse, vidéo), qui va avoir son identité visuelle propre, dit Champagne. On ne prétend pas non plus qu’on va changer le monde. J’ai vu tous les documentaires qui se sont penchés sur l’environnement depuis 10 ans, et je pense que notre contribution est originale, elle a sa place. » Daniel Bélanger a écrit la musique de ce spectacle qui n’est pas une comédie musicale, et Gilles Martin, le fils de George, réalisateur des albums des Beatles, a composé des musiques complémentaires proches du jazz. Chose certaine, il n’y aura sur scène ni musiciens ni chanteurs, uniquement cinq personnages, dont une danseuse. Lemire et Champagne coproduisent eux-mêmes Paradis perdu. Mais ils ont trouvé des partenaires aussi enthousiastes et généreux que leurs collaborateurs artistiques et ils sont particulièrement fiers de leur association avec le Secrétariat de la convention sur la diversité biologique de l’ONU, établi à Montréal, d’autant plus que 2010 sera l’année internationale de la biodiversité. « Il n’y a pas un producteur assez fou pour s’embarquer là-dedans, ça tient un peu du délire cette opération-là, dit Champagne. On n’a pas les moyens du Cirque du Soleil, mais la beauté de la chose, c’est que le talent est comparable. » Paradis perdu, au Théâtre Maisonneuve, du 26 janvier au 6 février 2010. Billets en vente à la Place des Arts. |
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À la recherche du Paradis perdu Isabelle Paré Le Devoir, Week-end culture, p. B2, 25 septembre 2009 Jean Lemire et Dominic Champagne coproduiront une ode à la beauté du monde. C’est l’histoire de deux post-partum. Celui d’un metteur en scène porté aux nues après avoir accouché d’un projet historique entre les Beatles et le Cirque du Soleil à Las Vegas. Et celui d’un biologiste militant, chef de la mission Antarctique, à la recherche d’un nouveau souffle pour porter son message écologique. En 2007, alors que les deux hommes vivaient un certain passage à vide après la gloire, le hasard a voulu que Dominic Champagne, metteur en scène émérite, et Jean Lemire, l’auteur du Dernier continent, échangent sur leur spleen respectif autour d’un café. Après des discussions agitées, les deux hommes décident de sauter à bord du même bateau : une coproduction autofinancée célébrant la diversité de la planète et la beauté du monde. Rien de moins. Paradis perdu sera présenté en janvier prochain au Théâtre Maisonneuve, 2010 ayant été désignée Année internationale de la diversité biologique par l’Assemblée générale de l’ONU. La fresque onirique spectaculaire, dont la direction musicale a été confiée à Daniel Bélanger, auteur de La fin des hommes ne sera pas la fin du monde, mettra notamment à contribution Pierre Lebeau à la narration, Michel Crête à la scénographie et Olivier Goulet aux images vidéo. Vaste poème onirique, Paradis perdu a reçu l’appui du Secrétariat de la convention sur la diversité biologique, dont le siège est à Montréal. Mais qui dit appui ne dit pas commande, insistent Lemire et Champagne, créateurs totalement libres, qui ont commencé à plancher sur ce projet bien avant de prendre contact avec l’organisme onusien. Mais comment passe-t-on des paillettes de Las Vegas à la fresque écologique autofinancée? « J’ai vécu moi-même un paradoxe en ayant le privilège de vivre une expérience formidable en étant le capitaine de la rencontre entre le Cirque et les Beatles. Mais cela s’est produit au cœur du désastre écologique qu’est Las Vegas, où je vivais tous les jours. Après avoir atteint le sommet, j’ai eu besoin de retrouver la nature et de planter des arbres avec mes enfants. Le film de Frédéric Back m’est revenu à l’esprit et je me suis dit : “What’s next?” », explique Dominic Champagne. « J’ai eu envie de poser un geste militant », relance-t-il. En 2007, lors de la Soirée excellence où Radio-Canada et La Presse l’ont sacré personnalité de l’année, Champagne se souvient d’avoir pensé, trophée en main, qu’il y avait erreur sur la personne. « Pour moi, la récompense aurait dû revenir à Jean Lemire, gagnant de la catégorie Sciences humaines, sciences pures et technologie », confie-t-il. Près de trois ans plus tard, les deux hommes croient dur comme fer à ce projet « délirant », porté par le seul enthousiasme et le bénévolat des deux protagonistes. « On ne se prend pas pour David Suzuki ni pour Frédéric Back, mais on aimerait que ce show touche les gens, que cela provoque des discussions », expliquent Champagne et Lemire, qui avouent se permettre « cette folie » grâce aux succès remportés par leurs projets des dernières années. « On est en train de redonner ce qu’on a eu », concède le metteur en scène. Quant au biologiste, il déplore que la préoccupation concernant les changements climatiques, après avoir atteint un summum d’attention médiatique en 2006, ait atteint un état de saturation. « Il faut diversifier la façon de s’adresser aux gens. Il faut relancer l’intérêt et toucher les gens par l’âme », plaide-t-il. Paradis retrouvé? Paradis perdu mettra en scène un soldat errant, ultime survivant d’une planète dévastée. À deux doigts de la mort, il se demandera comment recréer le monde détruit et comment faire renaître une oasis où l’homme vivrait en harmonie avec la nature. Ne pas tomber dans le prêchi-prêcha et le moralisme à outrance, voilà tout le défi que pose cette fresque qui revisitera les mythes fondateurs de la création du monde. « Ce ne sera pas Home ni Planète Bleue. Ce sera de l’onirisme pur », explique le créateur de Cabaret neiges noires. Le clou, on s’en doute, sera la fin du spectacle. Y a-t-il espoir ou non pour cette boule malmenée par la main de l’homme? « La ligne entre espoir et désespoir est parfois tellement mince. On a le devoir de ne pas s’enfermer dans le pessimiste ou le cynisme », relance Lemire, qui a longuement côtoyé la désillusion sur son rafiot perdu entre les glaces. Les deux coproducteurs avouent avoir dû composer avec leurs propres paradoxes pour décider de l’issue du spectacle. « La fin n’est pas encore coulée dans le béton, car la réponse à ce dilemme ne nous appartient pas. Ce n’est pas un spectacle fleur bleue. La réponse appartient à chaque spectateur. Les options sont ouvertes », conclut Champagne. |
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